top of page
Rechercher
Photo du rédacteurYvan Hodel

Alimentation de la vache : conseils de base

Je vais commencer par vous expliquer le système digestif de la vache. Elle fait partie de la famille des bovins et donc des ruminants. Elle est par conséquent herbivore. La caractéristique principale des ruminants est leur système digestif composé de 4 estomacs : la panse, le bonnet, le feuillet et la caillette. Du fait de ces 4 estomacs les bovins sont capables de digérer et assimiler des fourrages grossiers tels que de l’herbe et du foin.

Mais reprenons depuis le début, le système digestif de tous les ruminants fonctionne de la même manière. Le ruminant ingère du fourrage et l’avale après l’avoir très peu mastiqué soit presque rond. Ce fourrage est brassé entre la panse et le bonnet qui est une sorte de petit bol mais qui permet ce brassage. Les aliments fins partent au fond et les aliments pas mâché vont dessus et forme des boulettes qui remonte par l’œsophage jusque dans la bouche ou il sera mastiqué environ 60 fois avant d’être à nouveau avalé.

Une fois le fourrage assez fin, il va passer dans le feuillet puis dans la caillette où le fourrage va encore subir des digestions chimiques et ou les nutriments seront en partie absorbé. Puis il va continuer son chemin dans l’intestin puis le gros intestin.

La panse ou rumen :

La panse aussi appelé rumen est l’estomac le plus important. Il contient des milliers de micro-organisme qui vont permettre au bovin de digérer ses aliments et de tirer parti de l’énergie contenue dans les fibres des végétaux. Ces microorganismes sont de 3 types différents : bactéries, protozoaires et champignons. La panse a un volume d’environ 160 à 200 litres. Les parois de la panse sont couvertes de milliers de papilles. Elles permettent de multiplier la surface d’absorption des nutriments.

La panse est un peu le moteur du bovin et peut influencer positivement mais également très négativement le bien-être ou la santé de l’animal si l’alimentation n’est pas optimale.

En effet, les bovins ont besoin de fibres végétales que l’on va trouver dans l’herbe, foin, le maïs, etc. Ces fibres font activer la panse et ainsi la rumination. La rumination va par la mastication du fourrage provoquer la salivation de la vache et cette salive va réguler le pH dans la panse. Le pH doit se trouver aux environ de 6.5. Ces fibres sont aussi une source d’énergie pour l’animal.

La panse est un organe très complexe quant à son fonctionnement, les différentes interactions qu’il se passe à l’intérieur, ainsi que la digestion et transformation des différents nutriments présents dans les fourrages et nécessaires aux bovins. Mais je vous en parlerai dans un livre plus « professionnel » dédiés aux ruminants.

Le feuillet :

Le feuillet est le troisième estomac du ruminant. Situé entre la panse et la caillette, il sert de goulot d’étranglement pour la vidange de la panse. Si la digestion est optimale, les particules passant au travers du feuillet ne dépassent pas 2mm. Le feuillet est muni de petites dents qui induisent un dernier broyage fin des particules alimentaires avant leur arrivée dans la caillette.

La caillette :

La caillette est la partie de l’estomac qui est similaire au monogastrique (par exemple les chevaux, les cochons, les poules, les chiens et les chats). Les parois de la caillette sécrètent le suc gastrique, un liquide acide (pH entre 1.5 et 3.5) et riche en enzymes. Les protéines y sont dissoutes en acides aminés.


Ce dont la vache a besoin :

Tout organisme nécessite à la fois de l’énergie et un matériel pour grandir, produire et se reproduire. Les acides aminés (protéines), ce sont les briques de notre organisme. L’énergie (hydrates de carbone et graisses) sert à empiler les briques, une sorte de ciment.


Une ration équilibrée pour un bovin nécessite donc suffisamment d’énergie et de protéine pour la croissance, la construction des muscles, la production de lait ou la gestation.

Pour construire des protéines microbiennes et fournir les acides gras volatils nécessaire à la vache, il faut nourrir avant tout et surtout les microorganismes de la panse.

On appelle « énergie fermentescible », l’énergie disponible pour les microorganismes dans la panse et « protéines dégradables » les protéines disponibles pour les microorganismes des la panse. S’il y en a suffisamment, les microbes de la panse se développent bien et nourrissent abondamment la vache.

Pour les microorganismes :

Sources d’énergie : fibre végétale digestible, amidon, sucres

Sources de protéine : protéines dégradables + azote non protéique (par exemple l’urée)

Pour la vache :

Sources d’énergie : acide gras volatils, lipides

Sources des protéines : protéine des aliments + protéines microbiennes (les microorganismes de la panse eux-mêmes)

Donc pour résumé une vache a besoin d’une multitude de nutriments différents, mais elle a besoin principalement de protéine, d’énergie et de fibre végétale. La quantité dont elle a besoin va varier énormément en fonction du type de vache, de la production, si elle est gestante ou non, etc.

Par exemple une vache allaitante qui élève donc son veau elle-même aura besoin d’une moins grande quantité de nutriments qu’une vache laitière. La gestation de la vache va entrainer un besoin accru en nutriments jusqu’au 7e mois de gestation. A ce moment-là la vache mère ou la vache laitière vont se tarir afin de se consacrer uniquement au veau à venir. Les besoins en nutriments sont donc moins élevés car la vache n’a plus de production de lait à assurer.

Dans le cas de notre vache, elle est une vache laitière. Ses besoins en nutriments sont donc élevés. Elle va donc ingérer environ 22 à 24 kg de matière sèche de fourrage par jour. Nous sommes obligés de calculer en kg de matière sèche car les fourrage ne contiennent pas tous la même quantité d’eau : par exemple de l’herbe que la vache broute ne contient que 20% de matière sèche alors que du foin conservé dans la grange en contient 88%. Donc une vache qui ne mange de l’herbe au pâturage peut ingérer jusqu’à 100kg par jour. Dans ces 22 kg qu’elle va manger, elle aura besoin que chaque kg contienne environ 16% de protéine, 15 % d’énergie et 45 % de fibres végétale digestibles.

Pour une vache allaitante les besoins sont un peu plus faibles, et les nutriments nécessaires seront présents en assez grande quantité dans les fourrages de base. Les besoins d’une vache allaitante sont plus faibles uniquement à cause de leur production laitière. Une vache allaitante produit environ 10 litres de lait par jour, et en comparaison une vache laitière produit plutôt 35 litres.

Pour les vaches dites d’ornement, les besoins sont encore plus faibles que pour une vache allaitante car elle ne produit pas de lait. Au contraire il faudra faire attention à ne lui donner des fourrages de base trop riches en nutriments, principalement en énergie comme par exemple le maïs. La vache aura tendance à faire des réserves de graisses qui pourront lui causer des problèmes de santé.

Mais que va donc réellement manger notre vache ? La plus grande partie de son alimentation sera composée de ce que l’on appelle des fourrages grossiers. C’est-à-dire : de l’herbe fraîche, des fourrages conservés (foin, regain, silo de maïs, silo d’herbe), éventuellement de spécialités comme des pommes-de-terre, de la pulpe de betterave, des betteraves fourragères, etc. Ensuite, sont alimentation sera complétée par des aliments complémentaires tels que des céréales, des protéagineux, ou des aliments du commerce qui sont en fait des mélanges de céréales, protéagineux, minéraux et divers autres additifs. Mais attention à ces derniers et surtout à ce qu’ils contiennent. Je vais y revenir dans un prochain chapitre. Et bien sûr, il lui faudra de l’eau fraîche à disposition. Et ne sous-estimer pas la quantité, elle peut boire jusqu’à 100 litres d’eau par jour.

Notre vache a aussi besoin de minéraux et de vitamines et malheureusement elle n’en trouve pas assez dans les fourrages de bases. C’est pourquoi il faut impérativement complémenter l’alimentation des vaches avec des sels minéraux et du sel.

Pour le sel l’idéal est de mettre à disposition une mangeoire de sel ou une pierre à lécher de sel. Le sel doit être du sel iodé. Les vaches se régule avec le sel, c’est-à-dire qu’elles vont manger uniquement ce dont elles ont besoin, ni plus, ni moins.

Pour les sels minéraux et les vitamines, plusieurs solutions s’offre à vous : des mélanges sous forme de farine ou de granulés ou des sceaux à lécher. Ce qui est important c’est de vérifier les compositions de ces mélanges, dans l’idéal il faut choisir des mélanges contenant des minéraux chélatés (aussi appelé organiques) qui sont beaucoup plus assimilable par l’animal. Et dans l’idéal en plus des minéraux et vitamines standards ces mélanges devraient contenir de la biotine pour renforcer les onglons des vaches, du sélénium essentiel à l’animal mais surtout à son veau et un antioxydant naturel.

Faites attention, certain fabricant annonce une multitude d’ingrédients mais certain dans de toutes petites proportions. Ne vous laissez pas avoir, ce pas parce qu’un ingrédient est annoncé qu’il sert à quelque chose. Si vous voyez un ingrédient présent à 0.001%, il ne sert à rien, la proportion est trop insignifiante, c’est purement commercial.

Avant de devenir une vache, elle a bien sûr dû grandir. Elle est donc passé par différentes phases d’alimentation. Les 4 premiers mois de sa vie elle a consommé principalement du lait. Les premiers jours le colostrum de sa mère, puis soit du lait de vache cru soit du lait de vache en poudre. Il est important de donner en libre-service dès les premiers jours de vie, de l’eau fraîche, du foin et un aliment pour les veaux. Même si la consommation sera minime au début, ces fourrages vont permettre à la panse de se développer et de se préparer au sevrage. Au bout de 4 mois et après une réduction progressive de la quantité de lait, elle ne va consommer plus que des fourrages de base et des aliments du commerce pour couvrir ses besoins en protéine. Cette protéine est indispensable pour son bon développement. Elle va permettre aux muscles, aux organes, aux glandes mammaires et au squelette de se développer.

Tout au long de sa jeunesse, notre vache n’aura besoin que de foin ou d’herbe et d’un peu de protéine supplémentaire (environ 1 kg d’un aliment contenant 30% de protéine) et des minéraux pour satisfaire ses besoins. Elle peut naturellement consommer d’autre fourrage, mais il faut attention à la quantité d’énergie présente dans ses fourrages, car si elle consomme trop d’énergie elle va faire des réserves de graisse qui vont entraver son bon développement, et dans le pire des cas provoquer une fièvre du lait lors de son premier vêlage.


Texte et photo par Yvan Hodel

30 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comentarios


bottom of page